S’armer
La volonté d’exister
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COUPLE PRÉSIDENTIEL
COUPLE PRÉSIDENTIEL
On n’a pas le droit de se plaindre de la violation de son intimité lorsqu’on en a fait un argument de campagne.
C’est aussi simple que cela.
En exposant volontairement dans l’espace public dès 2015 leur relation de couple, via une campagne de presse massive organisée par Mimi Marchand, Emmanuel et Brigitte Macron ont fait de leur histoire, de leur rencontre à son jeune âge, une question politique.
En mentant au sujet des conditions de leur rencontre – pour masquer la question de la minorité sexuelle de M. MACRON au moment des faits – ils en ont fait un élément de débat, de spéculation et de controverse.
Les citoyens ont le droit d’attendre de leurs dirigeants politiques la vérité. Sur tout sujet. Et ils ont le droit de spéculer, ironiser, rire à leur détriment.
La satire est souvent la dernière arme du peuple face à des puissants inaccessibles. Leur façon de trouver un instant, une respiration.
Je comprends la douleur de Brigitte Macron. Mais elle sait parfaitement à quoi elle a joué. Ce qu’elle y a gagné. Et ce à quoi elle s’exposait.
Elle le sait si bien qu’elle a recruté une ancienne trafiquante de drogues, multi-condamnée, à l’aide d’un oligarque proxénète, pour tenter de le masquer.
Toutes les manœuvres visant à écraser les ressorts d’une polémique qu’ils ont eux-mêmes fait naître sombrent face à cette cruelle évidence.
Ils ont fait un choix, vendant leur âme au diable pour accéder à un pouvoir tant désiré.
À eux désormais de l’assumer, et face au peuple Français, de s’en expliquer.




COUPLE PRÉSIDENTIEL
COUPLE PRÉSIDENTIEL
Il y a l’apparence de la chose. Un couple présidentiel qui en plein délitement institutionnel, fait arrêter des français parce qu’ils se sentent « harcelés », et mobilise des procureurs et policiers censés défendre les plus vulnérables de la société.
Et il y a le réel, plus grave encore.
La section AC2 du Parquet de Paris était déjà derrière la vague de convocations d’opposants politiques français en pleine campagne électorale l’année dernière, une opération d’intimidation judiciaire inédite dans l’histoire de notre pays.
La section AC2 est la section la plus puissante et politique du parquet de Paris. En charge des « libertés publiques », elle est devenue le bras armé de l’Élysée, en un dévoiement extraordinaire et inédit du pouvoir judiciaire français.
Depuis plusieurs années, sur instruction directe du palais, elle convoque à la pelle des opposants politiques de tous bords, les fait placer en garde à vue, tente de les mettre en détention provisoire, les fait surveiller et intimider, dans le silence sacré de la procédure judiciaire.
Ce système a été mis en place par Hélène Davo, conseillère justice de l’Élysée, exfiltrée, promotion inclue, à la cour d’appel de Bastia, quand il a été révélé qu’elle instrumentalisait des procédures pénales et criminelles contre des opposants pour servir les intérêts de ses patrons.
C’est AC2 qui a protégé Magali Berdah, l’escroqueuse qui a fait la campagne de communication de Brigitte Macron sur les réseaux, avec l’aide de la proxénète et trafiquante de drogues Mimi Marchand, toutes deux multi condamnées, en utilisant la Loi Schiappa pour tenter de faire enfermer ceux qui les dénonçaient, à commencer par @booba.
C’est cette section qui est derrière les procès spectacles obscènes qui ont transformé Mila, militante d’ultradroite obsédée par les arabes, en Jeanne d’Arc couvée par la magistrature, là encore sur instruction, pour faire la publicité de la ministre qui venait de faire adopter la loi sur le cyberharcèlement et de créer un parquet spécialisé.
Le même qui aujourd’hui s’attaque aux opposants de tout bord, sans discriminer.
C’est cette section qui, désormais, a lancé plusieurs centaines de procédures sur tout le territoire pour de supposés délit d’opinion contre des élus, des candidats républicains à des élections, de simples citoyens, en utilisant pour cela les moyens d’une unité de gendarmerie censée lutter contre les crimes de génocide et de crimes contre l’humanité (sic).
C’est cette section qui instrumentalise la lutte contre le terrorisme et l’antisémitisme pour intimider et enfermer. Qui fait condamner à un an de prison une influenceuse coupable d’avoir ironisé sur une fake news, qui soulève à six heures du matin un tweetos a 30 abonnés parce qu’il s’est attaqué à une idole que le pouvoir voulait protéger.
Qui s’est désormais transformée en le bras armé de l’extrême droite israélienne, alliée à l’Élysée, pour saboter les élections européennes.
Cette section qui classe systématiquement toutes les procédures qui menacent le pouvoir, et s’assure de les enterrer, quitte à produire des faux, saboter des audiences, faire disparaître des dossiers.
Cette section n’est pas une virtualité. A peine une dizaine de procureurs y exercent, dotés de pouvoirs extraordinaires, capables de vous perquisitionner, surveiller, déferrer.
Enfermer.
À leur tête, Aline Olié et jusqu’à il y a peu Grégory Weill, depuis promu à la tête de P20 par l’Élysée.
Aline Olié a été conseillère ministérielle pendant quatre ans, sous Emmanuel Macron, auprès du plus proche ministre de Brigitte Macron, Adrien Taquet, chargé de la protection de l’enfance (sic).
Elle a été, dans la foulée, directement nommée à la tête de cette section du parquet.
Cette magistrate, entendez-moi bien, n’avait jamais été procureur jusque-là. Juge des enfants et d’instruction à Cusset, Clermont Ferrand… rien au cours de ses quinze ans carrière ne justifiait une telle promotion.
Si ce n’est sa proximité avec l’Élysée.
Et c’est pour cela qu’elle a été nommée.
Dans quel pays au monde des collaborateurs de ministres sont-ils directement propulsés à la tête de parquets dotés de pouvoir de répression politique ?
Dans quel pays au monde ces mêmes procureurs font usage de leurs pouvoirs pour protéger des criminels multirécidivistes liés à la pègre, parce qu’ils ont aidé le pouvoir, instrumentalisent et dévoient des procédures pour protéger des ministres, persécutent des opposants politiques, des avocats, des parlementaires, en pleine campagne électorale, en utilisant pour cela des moyens antiterroristes ?
Je ne compte pas le nombre de décisions aberrantes auxquelles j’ai été confronté ces dernières années face à ces gens.
Je pourrais vous raconter comment ils ont protégé la soeur du premier ministre, Fanny Attal, après qu’il ait été prouvé qu’elle avait commis une infraction pénale, en inventant des prétextes pour classer.
Comment ils ont assuré l’impunité de conseillers de l’Elysée, coupable de délits particulièrement graves, en enterrant les suggestions d’enquête des OPJ, en refusant de rendre des réquisitoires, en s’assurant que rien ne soit fait pour les gêner.
Comment ils ont protégé la directrice de la 1ere DPJ, Marie Hélène Ciattoni, en pleine prise illégale d’intérêt, du fait de sa proximité avec Christian Sainte, promu à la cette de la PJ après avoir notamment protégé le directeur de cabinet de l’Élysée dans l’affaire Benalla, malgré la situation personnelle que tout le monde connait.
Je pourrais vous citer des dizaines d’exemples identiques.
Aline Olié ne devrait pas seulement être démise.
En tout système politique démocratique, une enquête pénale devrait être ouverte pour mettre à jour le système construit par l’Élysée sous la tutelle de Rémi Heitz au cours de ces deux quinquennats au sein du parquet de Paris.
On mesure mal la gravité de la situation, et les conséquences que son acceptation pourrait entrainer.
On mesure mal la menace que ces gens représentent pour l’intégrité de notre société.
Ils doivent tomber.

Sanction disciplinaire
Sanction disciplinaire
Ils veulent nous entraîner dans leur mort.
Le ministre de l’Intérieur, le président du Tribunal judiciaire de Paris Stéphane Noël, le Procureur Général de la République, enfin le premier président de la cour d’Appel de Paris, ont, d’un seul tenant, demandé mon élimination judiciaire définitive au bâtonnier de Paris.
Lorsque les plus hautes autorités d’un pays, toutes nommées par la même personne, se regroupent pour exiger, en un même mouvement, l’élimination d’un simple avocat, défenseur des principaux opposants politiques du pays, c’est que quelque chose est en train de se jouer au sein de notre société.
Jamais une telle agglomération de pouvoirs ne s’était, en France, réunie pour abattre un avocat.
Et jamais ne l’avait-elle fait pour des motifs aussi pitoyables et révélateurs de leur déperdition.
Je vous demande à tous d’être très attentifs à ce qui va suivre. Car nous sommes tous concernés.
J’ai 35 ans. Vous le savez. J’ai été, et demeure, le représentant de personnes qui ont risqué leur vie pour s’opposer au pouvoir en place, et protéger ceux que ce pouvoir ciblait.
Je l’ai fait, le plus souvent, gratuitement. Je n’ai, jamais, au cours de mon parcours, concédé à la moindre faute éthique, juridique ou politique.
Des gilets jaunes au convoi des libertés en passant par les opposants à la Françafrique, d’Ousmane Sonko à Kemi Seba en passant par les Grands frères et Trop Violan’s, Wikileaks et une infinité de citoyens qui se sont vu injustement accusés, poursuivis, par Macron, Darmanin et tant d’autres, j’ai lutté à leurs côtés.
Au procès de l’attentat de Nice auprès de victimes et contre l’hypocrisie de ce procès Potemkine au service de l’impunité d’État, aux côtés de Piotr Pavlenski, d’une infinité de gilets jaunes, toujours aux côtés de ceux qui, exerçant leurs droits, exigeaient des comptes aux politiciens de notre temps.
J’ai fait face à des cabinets d’avocat qui brassaient des millions, à un appareil d’État déchainé, à des confrères corrompus jusqu’à la moelle, à des magistrats qui obéissaient, aveugles, frappant sans vergogne les plus fragiles de la société.
De Bernard Cazeneuve à Didier Lallement en passant par Bernard Arnault et Xavier Niel, Emmanuel et Brigitte Macron, Gabriel Attal, Gérald Darmanin, Benjamin Griveaux, j’ai mené contre les plus puissants de nos terres une infinité de combats judiciaires pour défendre les plus faibles de notre société.
En dehors des tribunaux, cela a été encore pire.
Il est difficile de concevoir ce que, après s’être attaqué à la CIA et l’empire états-unien aux côtés de Wikileaks et Julian Assange, cela fait de s’attaquer aux maîtres de son propre pays.
Ce que cela fait, dès l’âge de 26 ans, que d’être fiché et suivi par la DGSI, jusqu’en des déplacements à l’autre bout de la terre, pour défendre des êtres qui n’avaient pour tort que de penser et de réfléchir.
Ce que cela implique que d’aller traquer la corruption jusqu’aux tréfonds du Centrafrique, en des mines abandonnées d’AREVA ayant englouti 4 milliards d’euros ; traverser sur une boutre la mer Rouge pour se rendre auprès des Houthis au Yémen, défendre des victimes palestiniennes à la Cour pénale internationale.
Puis de s’attaquer aux intouchables, à cette caste qui nous a fréquenté, invité, dorloté et chouchouté.
Ces oligarques qui, avinés, dévorent tout, avec leur appétit insatiable, leurs lippes baveuses et morbides.
Ce que cela fait que de révéler, méthodiquement, de façon incontestable, comment ces êtres achètent à bout de bras magistrats, policiers, politiciens et médias pour assurer leur impunité.
Ce que, après l’avoir vécue et connue, fréquentée, implique que d’exposer et de dénoncer la déréliction de ces êtres, leur faillite morale, leur absence d’idées et de pensée. Leur saleté.
Arrestations détentions, interdictions de sortie du territoire, surveillances, contrôles judiciaires, procédures infinies.
Kompromats.
Placement sur les listes de TRACFIN, des principaux services de renseignement, intimidations et infiltrations.
Réquisition judiciaire de mes relevés de notes au sein des universités !
Et au-delà de la violence institutionnelle, la violence physique. Le passage à tabac, les surveillances, cambriolages, menaces.
L’enlèvement.
L’être qui, glissé dans votre lit, vous susurre qu’elle a été envoyée.
Qu’importe. On ne se place pas aux côtés des peuples sans le payer.
Et on ne l’emporte pas sans le payer.
Par nos luttes, un pan de ce système a été ébranlé. Avec Crépuscule, nous avons contribué à une prise de conscience particulièrement violente de l’artificialité de ce système, l’illusion démocratique dans laquelle ils nous tenaient.
Nous n’avons, à cette fin, jamais fait usage d’une quelconque méthode qui pourrait nous être reprochée – contrairement à ce que l’on n’a cessé de prétendre.
Toujours, dans l’éthique, ajustant fins et moyens, pour ne pas leur ressembler.
Le coût a été élevé. Même Médiapart, embarrassé, a pris sa part et tenté, pitoyablement de se venger. L’ensemble de la presse, autrefois si langoureuse, censément contrepouvoir, a tenté se défendre, jouissant du banquet organisé par ses puissants, ne supportant pas de s’être vue exposée en ses compromissions.
Et donc, elle s’est vengée.
Et, avec l’aide d’un certain nombre de politiciens, agences, officines, barbouzes, ont commencé à disséminer un nombre d’infamies telle que ma page Wikipedia fasse penser à celle de Gilles de Rais.
On aurait pu en rire. Mais à moins de trente, ans, il y a de quoi se voir affecté.
Les années ont passé. Nous avons grandi. Et dans ces inframonde, un peuple a commencé à se lever.
Et les choses sérieuses ont commencé.
Au point de devoir temporairement quitter ce pays pour lequel on avait tout donné.
Ils me veulent mort. Et pour ce faire, ils doivent me retirer cette robe qui, loin de me protéger, me sert à accompagner tous ceux qui eux, sont déterminés à les faire tomber.
Aujourd’hui, pour la première fois de l’histoire du Barreau, l’ensemble de l’establishment judiciaire se lève contre un avocat, pour le déchoir.
170 pages de saisine disciplinaires pitoyables, après une première procédure avortée.
Avec pas moins de dix motifs. Tous plus futiles les uns que les autres.
Tous plus dérisoires.
Tous plus inquiétants.
Comme si, après avoir tenté de rendre monstrueux, il s’agissait désormais, plus simplement, d’éliminer.
Sans scrupules, ni limites.
Voilà un être menacé d’être écrasé parce qu’il aurait utilisé une enveloppe noire pour écrire à un procureur, ce qui, selon mes inquisiteurs, « suggérerait une démarche menaçante et intimidante ».
Voilà un être que l’on veut éliminer parce qu’il aurait manqué d’utiliser une formule de courtoisie.
Qu’il aurait commis des écritures qui ont eu l’heur de déplaire au tout puissant ministère de l’intérieur.
Parce qu’il aurait, enfin, en des tweets, révélé que le Président du Tribunal Judiciaire avait exigé sa tête, menaçant autrement de rompre les relations institutionnelles entre le Tribunal judiciaire et le barreau de Paris.
Rien que cela.
Ces prétextes recouvrent une réalité bien plus sinistre.
La réalité, c’est que notre lutte, protéiforme et quotidienne, nous a amené à établir l’usage de faux et de traîner devant les tribunaux une procureur qui s’en était rendue coupable.
Que nous ayons découvert et exposé qu’un Président de Tribunal judiciaire avait fait chanter un bâtonnier en violation du secret de l’instruction pour nous éliminer.
Que nous avons réussi à éventrer un kompromat censé nous achever.
Et qu’enfin, en faisant tomber des procédures entières initiées par le tout puissant Président de la République, ses ministres et affidés, nous avons protégé des êtres qu’ils voulaient être éliminés.
En l’une des professions et l’un des barreaux les plus corrompus du monde, où l’argent liquide de la drogue et de la corruption alimentent l’activité de milliers de confrères et consœurs en toute impunité, voilà les motifs pour lesquels on veut, d’un autre, se faire débarrasser.
En un barreau compromis jusqu’à la moelle par la corruption de cabinets d’affaire qui, encore il y a quelques semaines, tentaient d’imposer leur loi à l’ensemble des barreaux de France pour protéger leurs manœuvres et leurs secrets, c’est un avocat qui défend à prix coutant des opposants, des citoyens vulnérables, qui se retrouve visé.
Avoir fait tomber le régime de Macky Sall, protégé le panafricaniste Kemi Seba, défendu depuis cinq ans tout ce que de citoyens et d’opposants se trouvaient en France et en ses colonies, si souvent gratuitement, ne saurait être pardonné.
L’avoir fait en restant intègre, et en montrant en miroir leur saleté, c’est intolérable.
Se placer du côté des plus faibles, c’est accepter de voir sa vie dévastée.
Mes confrères sauront retenir la leçon, et ce qu’il les attend.
Pour la première fois de l’histoire, un des leurs est poursuivi disciplinairement pour le contenu d’écritures commises auprès d’une juridiction, parce qu’il a eu le tort de rappeler que la déchéance de nationalité d’un panafricaniste, sur le seul fondement de ses discours, avait été prise en application d’une disposition fécondée par l’auteur des accords Munich, inspirée par les dispositions sur l’indigénat issues de la colonisation, et qui ont ouvert la porte à la déchéance de milliers de citoyens juifs sous Vichy.
Pour des écritures pour lesquelles nous bénéficions d’une immunité pénale, le Barreau me veut tomber.
Je les appelle à être attentifs à ce que, pour des motifs et des prétextes toujours plus abscons, en cette dérive, tous les principes qui permettent de défendre notre profession soient être violés.
Ce qui m’arrive, en un pays qui se veut démocratique, n’est pas anodin. J’ai, depuis six ans, fait l’objet d’instructions successives ayant amené à perquisitions, interrogatoires sur mon intimité de l’ensemble de mes proches et de ma famille, placements successifs sous surveillance et sur écoute, privations de liberté, interdictions de sortie de territoire, par un appareil judiciaire déchainé.
Qu’ils s’interrogent sur ce que l’acceptation de cet état de fait générera demain, non plus pour moi, mais pour tous ceux qui demain suivront.
Qu’ils s’interrogent sur ce que cela peut produire que de subir trois expertises psychiatriques successives commandées par l’institution judiciaire, toutes non-concluantes pour ceux qui les commandaient.
De voir des juges d’instruction se voir désignés sur des motifs tous plus futiles les uns que les autres, ordonner de fouiller tous les domaines d’un être au nom du droit et de l’équité.
Ce que cela peut faire, pour un être qui n’avait, avant 2017, jamais de rien été accusé, se voir systématiquement convoqué, perquisitionné, surveillé.
Ce que cela peut faire, parce que l’on est avocat et écrivain, de voir un appareil d’Etat se jeter sur soi comme l’ombre sur la proie.
En France, en 2024.
Le 10 septembre 2024, je devais être radié. Pour avoir dit la vérité. Pour m’être défendu.
Le 9 septembre 2024, le bâtonnier, informé de ce que je ne le serais pas, décidait de me faire poursuivre, sans procédure ni enquête préalable, demandant ma mise en jugement aux fins de radiation.
A travers moi, ce sont des opposants, des victimes de crimes politiques français, palestiniens, guyanais, martiniquais, guadeloupéens, sénégalais, béninois, qui sont visés.
Français.
A travers moi, c’est une idée de la France qui tente de vaincre contre une autre.
Une idée où la vérité et l’intégrité ne sont que des obstacles à l’avarice et l’avidité. A la laideur, le mensonge et la saleté.
Je vous demande d’être attentifs. Car ce qui se joue à travers moi demain s’étendra.
Ils n’arrêteront pas.
Nous ne sommes rien sur cette terre, sinon les serviteurs de nos frères en humanité.
Craignez de ce qui se prépare, et de ce qu’à travers moi, on s’apprête à mobiliser pour vous dévaster.

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Quelques notes sur Contre la révolution politique de Netchaïev, publié aux éditions Divergences
Quelques notes sur Contre la révolution politique de Netchaïev, publié aux éditions Divergences
L’approche classique de la notion de révolution, commune à l’anarchisme et au communisme, subdivise celle-ci en trois catégories potentielles : la révolution spontanée, la révolutions sociale et la révolution politique. Dans l’ouvrage édité par Divergences, Julien Allevana nous propose une traduction d’un commentaire de l’œuvre de Netchaïev par Nicola Massimo de Feo se prononçant contre la révolution politique, réactualisant au passage non pas une figure mais deux figures oubliées, ainsi qu’un débat redevenu essentiel à l’heure où les temps grondent et la seule question à résoudre semble être devenue celle du comment.
La naïveté confondante de Julian Allavena, et plus généralement du mouvement anarcho-autonome français, s’exprime dans la conclusion de son avant-propos. Celui-ci, en ce qui nous apparaît être une contradiction flagrante, tire le propos de ses commentés afin de faire des révolutions techniques et sociales (l’une enclenchant l’autre dans chacun des exemples qu’il cite) les vagues auxquelles il faudrait se mêler ; subordonnant les révolutions politiques à de simples résultats de ces vagues et appelant à ne pas en faire le Totem de nos luttes – l’on se demande où l’auteur a passé son XXe siècle, qui nous apparaît, surtout dans la défaite qu’il a infligé à l’anarchisme par les mouvements dites communistes, comme une succession de démonstrations de la capacité des révolutions politiques à effectivement transformer les mondes sans laisser prédéterminer par les modalités de production ou les moyens techniques.
L’on se demande surtout où vit aujourd’hui Julian Allavena, à une époque où la révolution politique est devenue plus que jamais nécessaire face à la révolution réactionnaire que la technique nous impose socialement et presque spontanément, à travers le gigantisme des nouveaux opérateurs du virtuel, qu’ils soient chinois ou états-uniens. L’un des seuls actes révolutionnaires, au sens politique du terme (et antisouverains, comme j’ai tenté de le décrire dans mon ouvrage éponyme), dans le cadre de la révolution technicosociale qui nous bouleverse aujourd’hui – celle des nouvelles technologies – qui réussirent à tracer un morceau de chemin, fut le fait d’organisations autonomes fonctionnant sur le modèle de cellules hyperconcentrées – comme Wikileaks – ou agissant via des massifications éphémères d’actes de propagande par le fait – comme les différents groupes Anonymous.
Petites choses cependant, grains de sable en une mécanique qui a amené à une transformation radicale de l’ensemble des comportements humains par le truchement des inventions diverses qui, de l’ordinateur personnel au téléphone portable en passant par les réseaux sociaux, ont imposé une révolution impulsée par le politique (il ne faut jamais oublier à quel point l’appareil de défense états-unien fut la mère nourricière de la Silicon Valley) sur laquelle nous n’avons eu non seulement nulle prise, mais qui a largement absorbé nos comportements et modalités de lutte, nos inventions, nous faisant les contributeurs nets, y compris en nos luttes, non seulement de la machine productiviste, mais plus largement de l’accroissement et l’intensification de l’exploitation des êtres humains, renforçant l’emprise du capital sur des populations toujours plus éloignées et dirigeables à distance – c’est-à-dire privées d’une quelconque façon de renverser le rapport de force en faisant de leurs corps des puissances capables d’inquiéter le pouvoir.
Les gilets jaunes sont nés, tel un dernier râle, des classes les plus populaires – et donc les plus éloignées des avant-gardes révolutionnaires – afin, tant qu’il était encore temps, de renverser la révolution réactionnaire que la mondialisation avait, avant ces transformations techniques, enclenchée, à l’échelle nationale, de faire sentir une dernière fois aux beaux quartiers la dépendance dans laquelle ils étaient placés vis-à-vis des corps qu’ils exploitaient au sein du territoire national. Les derniers exploités de France se sont levés, en une mobilisation qui, par la jonction des corps que la modernité avait diffracté, a permis de réactualiser la possibilité d’une révolution spontanée à laquelle tous semblaient avoir renoncé. La puissance romantique de cet événement – aux antipodes des désirs netchaïeviens – plaça la question des affects au cœur de celui-ci, la nécessité du lien et du mouvement se trouvant au cœur de réclamations qui, au-delà de leur aspect primaire consumériste, fut avant tout existentielle. La froideur révolutionnaire du bloc qui l’accompagna après quelques semaines d’hésitation lui permit de survivre, tissant enfin un lien entre classes prolétarisées et avant-gardes plus ou moins éclairées par une tradition intellectuelle qu’un certain nombre de résistants, formés autour du noyau de Tiqqun, avaient, avec un certain art de l’entrisme médiatique, réussit à importer et maintenir dans l’espace public, la rendant désirable et fantasmatique dans les coordonnées de l’ordre existant, et s’offrant en conséquence une centralité disproportionnée en relation à leur capacité d’action réelle, par le truchement d’une dialectique alternant ironie et poésie au tournant des années 2000.
Le miracle proposé par les gilets jaunes fut permis par les réseaux sociaux, c’est-à-dire grâce aux outils d’oppression et d’exploitation contre lesquels nous devons lutter, grâce aux vecteurs de cette révolution sociale qui nous échappe et que nous sommes réduits à tenter de détourner, et dont les déterminants premiers sont la capacité de mobilisation du capital, et l’ensemble des déterminations qu’il permet de produire par ricochet dans les espaces informationnels et politiques. Que Facebook ait un instant été détourné de façon à non plus permettre aux disciples de Marc Zuckerberg de la planète – aspirants mimétisés à la domination, dont le désir primaire a été translaté vers une course au Like accumulative parfaitement représentative de ce qu’est le consumérisme – de tirer de la bourgeoise (comme cela était son but initial et, d’une certaine façon, le demeure, via une marchandisation de nos affects et leur transformation en revenus publicitaires) mais aux damnés de la terre de réclamer une once de respect et de souveraineté, est un miracle dont il faut mesurer la précarité, nous interdisant toute forme de satisfaction. Car il n’est en rien miracle, mais résultante naturelle du fonctionnement de ces instances qui, en favorisant l’expression de mouvements spontanés liés à l’affect, permettent certes la réactualisation d’une hypothèse que Netchaïev condamnait et que le contemporain avait semblé impossibiliter, rouvrant un champs des possibles majeurs, mais produit en parallèle une archaïsation du rapport au politique, renvoyant la pensée à une dimension subalterne à la passion qui, on le comprend, inquiète ceux qui, dominants de par leur détention de capital intellectuel et non économique, pensaient par la voie révolutionnaire classique trouver l’assurance d’un renversement des suprématies qui les consacrerait ; tout en réduisant le champs révolutionnaire aux devenirs indéterminés, et dès lors prisonnière du spontanéisme si nul relais ne lui est donné.
Voilà donc que la révolution trouve son paradigme réactualisé par les nouveaux dispositifs de domination qui ont émergé ces dernières années, requérant la création de nouvelles avant-gardes dont la fonction est de réfléchir à comment préparer les après de ces spontanéités révolutionnaires, sans les trahir ni les instrumentaliser.
Il est difficile de considérer qu’une quelconque révolution sociale puisse intervenir en les présentes circonstances et en trouvant appui sur de tels espaces, tant les fenêtres révolutionnaires sont étriquées et contrôlées, à la fois algorithmiquement (elles doivent, pour émerger et perdurer en ces espaces, proposer un rapport pulsionnel ou émotionnel permanent qui pousse parallèlement à la consommation, condition de leur viralité, et donc de leur capacité à faire masse) et par la volonté de nos dominants (capables à tout moment de tordre le fonctionnement algorithmique à vocation purement marchand afin de censurer ou étouffer tel mouvement qui viendrait les menacer structurellement), et qu’en conséquence l’enjeu de notre époque ne soit pas l’articulation entre révolution spontanée et politique.
Or, comme le montra le mouvement des gilets jaunes, mais aussi tous les mouvements qui par la suite tentèrent sans succès de donner un contenu politique à leurs résistances, notamment face aux politiques de santé apparues pendant la pandémie, le spontanéisme – qui, rappelons-le, naît de la vulnérabilité au politique, ceci expliquant cela – nourrit une crainte obsessionnelle, celle de la récupération, c’est-à-dire de la prostitution bourgeoise et représentative. En ce qui concerne les gilets jaunes, cette crainte a permis de préserver la dimension sociale du mouvement, sauvant probablement de nombreuses vies et en politisant de nombreuses autres, permettant un déracinement définitif, et non plus contestataire ou apolitique, vis-à-vis de la démocratie représentative, mais elle a dans le même temps interdit toute concrétisation tangible d’un mode de vie alternatif, l’absence d’avant-gardes politiques laissant les citoyens, ceux s’étant auto-organisés en cabanes notamment, parfaitement vulnérables par rapport aux offensives féroces et rapaces des différentes préfectures, affamées de destruction et dévastant tout lieu de vie politique alternatif qui alors, notamment dans les maisons du peuple et sur les ronds-points, pullulait sur le territoire.
Ainsi l’anarchisation naissante du politique, concrétisation rampante d’un rêve depuis longtemps enterré, en ce qu’elle s’est trouvée mise en œuvre par les dernières classes prolétaires du pays, les plus exploitées et vulnérables – là où elle ne semblait plus subsister qu’en tant que passion bourgeoise – s’est trouvée abattue par son désarmement volontaire, par son refus de se voir protégé par une politisation de son engagement.
La question qui se pose désormais est celle de la marche à suivre, c’est-à-dire du comment de l’articulation de ces différentes notions, et de l’intérêt des catéchismes relatifs aux comportements à adopter en méthode révolutionnaire. Il est un fait qui appelle à la censure des débats oisifs qui peuplent une partie de l’ouvrage publié par les éditions Divergences, en ce qui concerne la praxis révolutionnaire « intérieure », c’est-à-dire la forme d’organisation des rapports entre individus engagés dans la lutte, renvoyant là encore au débat sur l’éthique révolutionnaire entre Netchaïev et Bakounine : c’est bien les circonstances et non les décisions des individus (pour peu que cette notion ait un sens) qui produisent non seulement les affects, mais les comportements des personnes engagées. De facto, l’entreprise anarchisante (à la fois dans son objet, sa méthode que dans le cadre purement asymétrique dans lequel il évoluait, similaire à une forme de propagande par le fait informationnelle) que fut Wikileaks – et qui m’apparaît comme l’une des plus importantes de notre temps – produisit en son sein un cynisme netchaïevien que tous se gardèrent cependant de réclamer. La nécessité de préserver le socle, la structure, le vecteur révolutionnaire, autorisait toutes les trahisons entre les différentes composantes qui y participaient, et ce tant dans les moyens que dans les rapports individuels, pour peu qu’à aucun moment ces trahisons ne vinssent atteindre à l’intégrité du double-noyau de l’organisation. Avantage de la verticalisation symbolique de la lutte -tant du fait de la centralisation symbolique produite par la figure de Julian Assange que par l’existence d’un dispositif technique qu’il protégeait et qui constituaient le seul capital de notre lutte – les règles du jeu s’imposèrent ainsi sans nécessité d’explicitation. Cette expérience permet d’établir que dès lors que le moyen et la fin sont déterminés, comme cela fut par exemple le cas au sein de cette organisation, nul catéchisme ne devient nécessaire, tout étant littéralement autorisé dès lors que le geste ou la parole contribuent à la préservation ou l’accroissement du dit capital, la détermination de ce qui est autorisé et de la façon dont il devra l’être devenant l’enjeu d’un simple calcul de coût opportunité, c’est-à-dire d’intelligence des situations, chacun déterminant ensuite quel niveau de sacrifice il sera prêt à mettre en œuvre à cette fin, et acceptant qu’il puisse être à tout instant sacrifié à cette fin.
Il est un dernier point qui appelle à la réflexion : à l’époque de la correspondance entre Bakounine et Netchaïev, les forces révolutionnaires appartenaient au corps social opprimé et, cherchant à s’émanciper, pouvaient, par effets d’agglomérations successifs, les mettre en mouvement de façon rhizomatique, sans effort particulier, puisqu’agissant en leur sein.
La situation est différente à mon sens aujourd’hui. Les maigres forces avant-gardistes qui cherchent à se déployer se situent pour la plupart à l’extérieur des mondes qu’elles cherchent à libérer, et ne s’y rattachent, le plus souvent, que de façon artificielle, en une déprise par rapport à leurs mondes d’origine qui ne permet nulle mixtion sincère ou intégrale avec ce qui se voit ainsi transformé en objet auxquels ils souhaitent s’accoupler, avec tous les risques de fétichisation qui s’ensuivent. Profondément cultivées par la machinerie productiviste et formées par les divers impérialismes qui l’appuient, les masses exploitées se trouvent, en notre territoire, tenues à des lieues d’écart des espaces qui aujourd’hui débattent de ces questions à partir d’une tradition intellectuelle et politique perdue pour le reste de la population, distance que seul le mouvement des gilets jaunes, c’est-à-dire le spontanéisme, a permis de partiellement raccourcir, mais non dans le sens que nos intellectuels auraient pu espérer. La raison m’apparaît simple : nos masses étant elles-mêmes déjà dominantes et exploitantes, de par leur position au sein d’un modèle consumériste qui en fait les acteurs de l’exploitation d’un tiers-monde dont elles dépendent pour subsister, elles se trouvent à des lieues de ceux qui, s’inscrivant en une tradition politique née d’une époque où les coordonnées matérielles de l’exploitation étaient fort différentes, croient lutter pour elles, et dont les discours auraient une résonnance potentielle bien plus importante auprès des corps livrés massivement par des États souverains aux puissances du capital dont la demeure, en notre territoire, produit des ruissellement proportionnellement marginaux mais pourtant déterminants auprès du reste de notre population.
C’est bien en ces terres lointaines qu’une véritable force révolutionnaire, au sens social du terme, a encore la possibilité de naître, et c’est bien ce qui explique pourquoi la question souveraine, et donc de la révolution politique, est celle qui est devenue centrale pour les damnés de « notre » territoire. Il est certain que les révolutions sociales de demain, en des terres tierces, ne se feront pas à partir des prédicats ou d’un quelconque énoncé qui proviendrait des terres qui les ont si longtemps exploitées, après les avoir conquises et colonisées. L’internationalisme est en ce sens parfaitement mort, et ne nous reviendra que sous la forme d’une violence que nous avons trop longtemps contrôlée et exploitée, et dont les diverses expressions religieuses qui nous ont déjà touché ne sont qu’une préfiguration appelée à se généraliser. Cela nous met dans une position certes modeste mais pourtant radicale : à mon sens, celle qui nous exige de nous contenter d’une révolution politique qui, par l’encadrement strict, au sein d’une structure nationale, du centralisme politique, et le dépassement de toute forme de représentativité, nous permettra d’éclater les tutelles qui nous assèchent et d’anarchiser notre rapport au politique, faisant dans l’entre temps des puissances souveraines qui sont nées sur notre territoire – dont l’État – des vecteurs d’appui et de relais des révolutions qui en d’autres territoires rompront les carcans que nous avons créés.

