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Le Royaume du mensonge

par | Jan 17, 2024 | Billet, Politique | 1 commentaire

L’offensive tant attendue est arrivée. Les articles pleuvent, non pour tenter de faire la vérité, vérifier les éléments que nous avons révélés, faire clarté sur les scandales que nous avons exposés. Mais pour intimider. Franc Tireur, Libération, Le Canard Enchainé… D’antan, des titres qui firent rêver, qui suscitèrent le respect. En lesquels on pouvait espérer trouver protection, lorsque l’on décidait de s’opposer et de tenter de contrer les manoeuvres de pouvoirs avariés.

Des titres qui, partout fascinaient. Des titres où il devient indécent, humiliant, de travailler.

Le journalisme devenu chasse à l’opposant, la vérité est la première sacrifiée. Et les peuples ont désormais les armes pour le contrer.
Ce à quoi l’on assiste, sans aucune forme de retenue, depuis quelques années, à mon sujet, méritera un jour d’être exploré.

Qu’est-ce qui peut autant les inquiéter en cet homme seul, contre lequel, irrémédiablement, ils ne cessent de se jeter ?

Qu’est-ce qui peut expliquer que tout ce qu’un pays contient de presse ait décidé, alors que ce jeune homme n’avait pas encore la trentaine, d’en faire son sujet préféré, attaquant, mordant, inventant, calomniant sans cesse ?

Qu’est-ce qui peut, à ce point, dans ma parole, les effrayer ?

Que l’on invente des épisodes de harcèlement, de viol, détruise et expose mon intimité, bave sur mon parcours professionnel, m’accuse d’être à l’origine des actes de mes clients, mente sur mes références universitaires, s’indiffère des décisions de justice qui viennent tout cela contredire après des années de mensonge, cela fait partie de l’attendu de la part d’employés de milliardaires qui ont vendu leur plume et leur dignité, et dont la fonction consiste à abattre la vérité.

Cela fait partie de l’attendu lorsque l’on sait comment l’Histoire se fait.
Mais que les serfs de Daniel Kretinsky en arrivent, dans leur mythomanie excroissante et en cette « chose » qu’est devenue Franc Tireur, financée à perte pour satisfaire l’Elysée, à prétendre que je serais « proche de dictateurs africains », alors que je risque vie et liberté pour défendre ceux qui s’y opposent et que je n’ai jamais mis les pieds, contrairement à eux, dans un quelconque palais, c’est s’excéder.

Pourquoi ressentent-ils, à ce point, le besoin d’inventer, depuis cinq ans et ce moment où je décidais, alors l’enfant chéri du régime, d’à travers Crépuscule, tous les exposer ?

Sont-ils à ce point les serfs du Royaume, de ce royaume du mensonge qu’est devenu la France, où l’on ne cesse, jour après jour, de vous convaincre que le blanc est noir, et qu’ils sont inversés ?

Que cela dit-il de leur vulnérabilité, de la vulnérabilité de ce système dont ils sont les valets, qu’ils en soient à ce point et de façon si grossière à inverser le réel et entacher la pureté ?

Lorsque des journalistes, dont les directeurs passent leur vies dans des Riadh à Marrakech alors que des centaines d’opposants politiques crèvent la gueule ouverte à quelques pas en contrebas, accusent ceux qui ont goûté les geôles de plusieurs pays pour se porter au chevet de personnes menacées, d’être les ennemis de la liberté, quelque chose est en train de se passer.

Oui, je parle de vous, Raphaël Enthoven, de vous et de vos liens incestueux avec les semeurs de morts que sont BHL, Sarkozy, Kretinski, vos employeurs et vos amis, leurs monarques, courtisans et despotes ravagés.

Oui, vous qui après avoir dégusté des mangeuses d’hommes au visage contrefait vous serez vautré comme votre fils en les illusions les plus stupéfiées, faute de métier, d’oeuvre, de pensée, ne survivant que par la pitié intéressée qu’éprouvaient pour vous les membres de votre caste, de cette caste où vous n’aurez eu pour seul mérite que d’être né.

Vous que Macron et qu’un oligarque avarié, Kretinsky, auront in extremis récupéré pour en faire leur pitoyable relais.

Vos avocats se font payer jusqu’à 100.000 euros l’audience pour défendre les valets de l’Elysée qui tuent, empoisonnent et emprisonnent chez eux tandis que vous dissertez galamment de concepts grands et évidés, attaquant entre deux coupes et sur commande qui oserait tenter de faire rempart à la mort et la violence que vos commanditaires ne cessent de semer.

Nous prenons le risque de passer des années en prison pour, à prix coûtant, défier l’asservissement et défendre des opposants qui encourent perpétuité.

Vous êtes payés, depuis vos confortables appartements, pour protéger les pouvoirs qui enferment la liberté.

Nous nous engageons gratuitement pour les victimes des violences que par vos mots, vous stimulez.

Une presse aux ordres, saturée d’intellectuels prostitués, stipendiée pour humilier, tresse les gloires de massacreurs et pilleurs de peuples.
Maquille l’avanie, la porte aux nues, relaie tous ses mensonges et protège qui les énonce.

Quelques uns s’y opposent.

Elle pense que nous sommes fébriles, comme tous les corrompus s’imaginant ceux qui, tenant droit, refusent de céder à leur avanie.
Comme tous ceux, qui fantasmant leur toute-puissance, ne vivent que par le frémissement du tremblement qu’ils susciteront en leurs opposants.

Fébrile donc. Après avoir été dit jaloux, enragé, fou.

Alors clarifions.

Nous ne sommes pas fébriles. Ni jaloux, ni enragés, ni fous.

Car contrairement à vous, nous ne nous sommes pas faits offrir nos diplômes et nos emplois, nous avons construit une carrière professionnelle fondée sur des valeurs et des idées, non sur le pillage et l’intérêt.

Nous avons un métier, nous, une oeuvre et une pensée, un parcours fait d’engagement et de prises de risques aux côtés des plus fragiles de la société.

Un parcours empli de violence – subie – qui nous a amené à toucher à une forme de beauté et d’une humanité que vous n’aurez jamais effleurée.

Nous n’avons pas besoin, nous pour exister, de nous vendre, d’intriguer, d’inventer des épisodes de harcèlement, de viol, des complots avec des puissances noires pour protéger un ministre dont le sexe trop souvent s’exposait, ou d’instrumentaliser la morts d’adolescents pour tenter de nous propulser en des sphères qui prêtent quelques temps leurs palais avant de nouveaux impétrants consacrer.

Nous n’avons pas besoin de stigmatiser des populations entières pour tenter d’assoir notre pouvoir et notre légitimité.

Nous n’avons pas besoin de nous attaquer à de simples citoyens parce que nous nous sentons par eux et par leurs vérités menacés.

Nous n’avons pas, enfin, besoin de payer des êtres pour écrire nos légendes et détruire ceux qui viendraient les contrarier.

Lorsque le Canard m’a contacté, j’ai cru que c’était pour vérifier les informations que nous révélions. Confirmer qu’un nouveau premier ministre, en France, avait bien inventé un épisode de harcèlement, pour se propulser au sommet de la société, après avoir inventé des diplômes et des cursus qui à Assas n’avaient jamais existé, et à SciencesPo, par pure convenance, lui avaient été offerts après que sa meilleure amie l’eut fait recruter, à 23 ans, à un poste de cabinet que sa mère lui proposait.
Pour raconter, décrire ce que cela disait, de notre société, s’assurer qu’en effet, c’était bien, loin de la machine propagandiste écrasante qui se déployait, à un magma de népotisme et de courtisanerie que nous étions confrontés et qui sur la France se déversait.

Non. Le Canard m’a écrit pour me parler de mes tweets, de leurs cinq millions de vues, et se gargariser de ce qu’une procédure, initiée par un proxy de Matignon, sur un des points mentionnés, le jour même de la nomination du premier ministre, aurait été – sans chances de succès – lancée.

Etrange et noire joie, que de sur tout cela chercher à ironiser, sans mesurer les risques encourus et pris, les sacrifices qui auront amenés à l’édiction de cette vérité.

Etrange et obscure jouissance, de la part de ce qui soudain s’érigeait en pouvoir au service du pouvoir, instance qui pourtant à l’inverse prétendait.

Notre force est et restera celle de la gratuité, de la gratuité de cette démarche qui les amène à tant spéculer, et nous a gagné le respect de ces millions de personnes qui nous lisent, et qu’ils semblent tant jalouser.

Cette gratuité sacrificielle, à tant d’égards, qui depuis des années nous aura amenés à nous exposer et nous offrir sans rien demander.
Quoi qu’il arrive, elle réside et demeurera auprès de tous ceux que nous aurons un instant, un instant seulement, accompagnés, protégés, renforcés.

De Julian Assange aux peuples sénégalais en passant par les gilets jaunes et mille autre combats d’opposants du monde entier que nous avons défendus, très souvent, sans demander à être payés.
Nous avons la fierté de pouvoir regarder sans mépris, mais sans manquer de hauteur, ceux qui à quelques potentats auront accepté de concéder

Une force nous jauge, depuis des années. Elle jauge notre constance. Notre sincérité. Cette force, un jour, se lèvera, pour mettre fin au royaume du néant que ces êtres ont fini par incarner.
Alors, il ne leur restera qu’à prier. Prier pour que leur vide ne devienne gouffre, et ne les emporte à jamais.

Qu’ils profitent des millions qui entre temps seront sur eux déversés. Des salaires généreux qui leurs permettent de constituer des petites cours et de se sentir, dans la solitude qu’ils ne cessent de générer, entourés.

Nous le voyons à leurs visages, à leurs cernes, à leurs manières. Le malheur de la laideur ne fait que dévaster.

Prions pour eux. Et pour qu’un jour, ils en soient libérés.
@BabonneauMarine, pensées.

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