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Jésus, l’oligarchie et Marianne

Avr 5, 2021 | 0 commentaires

Très fier d’être comparé au Christ par nos ennemis.

Depuis que Marianne a été racheté par l’oligarque Kretinsky, et que celui-ci a recruté Polony, pas moins de huit articles consécutifs, exclusivement à charge, ont été publiés à mon sujet.

A chaque fois la mauvaise foi se dispute à l’inanité. Cette fois, ils s’agit d’un exercice de style visant à critiquer Abattre l’ennemi comme s’il s’agissait d’un Goncourt. Pas un mot sur le fond, la pensée, les idées. L’objectif est de détruire sans confronter.
J’ai beaucoup souffert des premières fois où, de façon très injuste, Marianne accompagnait avec mauvaise foi nos ennemis pour nous dévaster, en tentant d’appuyer sur les points faibles pour les instrumentaliser, tirer sur la corde jusqu’à trouver le point qui réussirait à blesser.

Pas un article qui ne recherche l’humiliation, alors que la directrice de la rédaction, « souverainiste », quelques mois avant d’être nommée à la tête de l’organe de presse racheté par un oligarque étranger, me dressait les éloges suivants:
https://www.youtube.com/watch?v=HJ7l5n68d3Q

Son revirement m’avait surpris. Comment pouvait-on, face à quelqu’un dont on n’avait cessé de tenter de le séduire, écrivant empressé textos d’éloges après textos d’éloge, proposant de collaborer etc, renverser si violemment la table ? Etait-ce pour lécher la main qui, généreusement certes, nous nourrissait ?

Je ne l’ai jamais révélé. Mais Crépuscule est né d’une enquête que j’avais proposé en réponse aux sollicitations nombreuses de Natacha Polony, visant à ce que je participe au magazine qu’alors elle dirigeait. Confuse, ne s’attendant probablement pas que j’attaque avec autant de force l’espace oligarchique dans laquelle elle venait de s’insérer, elle avait d’abord accepté, puis temporisé, invoqué les commentaires du « service juridique » de Marianne (que je savais inexistant), avant d’enfin l’enfouir.
Je ne lui ai jamais reproché.

Mais peut-on, ailleurs que dans la bascule soudaine d’un esprit aussi critique et proche de nos combats, une fois qu’un salaire confortable a été attribué, trouver plus belle illustration de ce que produit l’oligarchie ?
Il nous reste ce bel éloge involontaire, qui en est le produit.

L’auteur, qui se voulait cocasse, en m’inscrivant en une filiation historique ayant pour objectif de me ridiculiser, m’a non seulement fait rire: il m’a offert, sans le savoir ou le vouloir, la plus grande des beautés.

Je n’ai rien à répondre à ceux qui me reprochent d’écrire ainsi ou ainsi: j’écris comme je suis, sans effet ou effort, sans tentative de quoi que ce soit. Qu’une partie de la petite bourgeoisie intellectuelle, à qui je fais tant violence en dénonçant son asservissement, se réfugie dans la soumission aux règles qu’on lui a inculquées avec tant de peine, qui lui permettent de se distinguer, ne supporte pas que l’on s’en affranchisse, et se protège derrière ces règles de bon goût (ne pas trop parler de soi, respecter des canons de forme, ne pas crier son besoin d’exister et de rompre avec ce qui est) qui elles-mêmes assurent la reproduction de l’existant, est naturel et de bonne guerre.

Il y a des coquilles dans ce texte, c’est vrai. Un récit de moi, c’est vrai. Et une longue analyse suivie de centaines de propositions, d’une critique au vitriol des classes dominantes, de nombreuses révélations dont il ne sera – d’évidence – jamais question.

Voir l’article de Mariane

PS: je pense que la plus grande erreur de Marianne est de tenter de s’attaquer à moi en tant que bourgeois « Comme il écrit mal (…) bouh la faute d’orthographe (…) aha il parle de lui, quelle faute de goût », sont autant de clichés dans les dispositifs d’humiliation bourgeois. Sont-ils à ce point bêtes et aveugles pour se rendre compte que c’est de ce genre d’attaches et de mécanismes de distinction, contre lesquels nous nous sommes levés ?

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